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Mélusine au pays des merveilles

On a tous une opinion sur tout. Le fait de ne rien y connaître ne m’empêche pas d'en avoir une. Comme dit Oscar Wilde, j'adore parler de rien, c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances. Bienvenue dans mon néant des merveilles.

L'escroquerie du siècle.

Bon bon bon... Noël approche à grand pas. J'ai bien un article sous le coude, mais je le publierais après les fêtes. C'est le premier témoignage que j'ai reçu d'une femme sur son histoire avec un conjoint violent. Pas assez dans l'esprit de Noël. Et je voulais quand même te faire un petit coucou avant l'année prochaine.

Du coup je me suis interrogé, en cette période de fête, de quoi vais-je pouvoir bien parler ? Quand on voit la politique dans le monde, les gilets jaunes en France, les violences tout partout dont on nous rabat les oreilles du matin au soir... Qu'est-ce qui ferait un bon sujet pour se mettre dans l'esprit des fêtes, dans cet esprit de boules de neiges et d'amour dont on a tous besoin (au moins un chouillat) ?

J'ai eu beau cherché, je n'en ai trouvé qu'un : ma fille. (Et si tu la connaissais tu ne soupirerais pas, tu sauterais de joie. Et toc.)

Crapouillette a un peu plus d'un an maintenant. Je te préviens, ce qui suit risque d'être gnangnan. (Mais beaucoup moins qu'un téléfilm de Noël, c'est promis.)

Je me souviens quand j'étais enceinte, j'ai un peu flippé sur tout un tas de trucs... Peur qu'elle soit malade, handicapée, ou même juste moche (ne me jugez pas, d'après un sondage réalisé auprès de mes copines, on l'a toute eu). Je remercie les forces supérieures quotidiennement pour ce trésor que j'ai mis au monde (ou alors je me remercie moi-même, il faut admettre que j'ai bien bossé.)

Mais à l'approche de l'accouchement, il y a une chose avec laquelle j'ai gonflé Amoureux, qui me terrorisait complètement. C'est qu'il faut comprendre que toutes les mamans que je croisais me parlaient de cet amour que l'on ressent...

"Tu verras, c'est inimaginable à quel point tu vas l'aimer."

Donc, me connaissant un minimum, n'étant pas la personne la plus chaleureuse du monde, grosse angoisse : et si je ne l'aimais pas ? C'est vrai, ça arrive. Le bébé naît et rien. Ou bof. Et là, tu fais quoi après ?

Non parce que t'as intérêt à l'aimer pour supporter les nuits entrecoupées, les pleurs, les régurgitations, le caca et tout le reste. L'altruisme ne suffit pas au quotidien.

C'est là que ça devient gnangnan : dès la première seconde, en effet, je l'ai aimé. Tellement. Inconditionnellement. 

Mais ce que personne ne t'explique, c'est de quelle façon se manifeste cet amour. La plus grosse escroquerie du siècle : on te vend de l'amour tout rose, et la réalité est tout autre.

Personnellement, j'ai su que je l'aimais parce que j'ai eu peur.

Parce que j'ai peur.

Tout le temps.

A chaque seconde. 

Parce que quand on aime autant, qu'il arrive à l'autre quelque chose de mal est inconcevable. 

Peur de la mort subite du nourrisson. Peur qu'elle ne mange pas assez. Peur qu'elle mange trop. Qu'elle dorme mal. De lui faire mal. Que quelqu'un lui fasse du mal. Peur de la démolir psychologiquement en croyant bien faire. Peur d'un accident de voiture. Peur d'un kidnapping. Peur d'une grippe trop forte qui pourrait la tuer. Peur en réalité de toutes les façons qu'il existe de mourir. Peur de ce qui peut lui arriver, et lui arrivera. Peur du monde dans lequel elle va évoluer. Peur de la façon dont elle va évoluer. 

Je ne suis pas d'une nature inquiète. Pas trop. Je me raisonne vachement bien.

Mais avec Crapouillette, c'est différent. Tout m'angoisse, et prendre sur soi en continu est un travail épuisant, bien qu'indispensable. Encore aujourd'hui, il suffit que sa sieste dure 2o minutes de plus que d'habitude pour que j'aille dans sa chambre : respire-t-elle encore ?

Après tout, ce n'est pas grave. Cette angoisse abominable est compensée par la joie immense qu'elle me procure. S'émerveiller parce qu'elle arrive à mimer l'éléphant, c'est un truc qu'on imagine pas non plus avant de devenir parent. (Oui du gnangnan, de la guimauve... C'est ça l'esprit des fêtes monsieur !)

Mais il fallait quand même que je dénonce cette escroquerie qu'on nous vend comme du bonheur à temps plein : c'est épuisant que cet amour soit flippant tout le temps.

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P
c'est de notre faute, on aurais du te prévenir …
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