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Mélusine au pays des merveilles

On a tous une opinion sur tout. Le fait de ne rien y connaître ne m’empêche pas d'en avoir une. Comme dit Oscar Wilde, j'adore parler de rien, c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances. Bienvenue dans mon néant des merveilles.

C'est la vie.

Petite il y avait des chansons que j'adorais sans les comprendre. Comme n'importe quel gamin tu me diras.

J'écoutais essentiellement ce qu'écoutaient mes parents, ce qui m'a permis d'éviter d'écouter des horreurs erreurs comme les 2be3, Alliage, Mooss, et j'en passe, que tous mes copains écoutaient et chantaient dans les cours d'école. Mes parents me disaient que c'était nul, je trouvais ça nul, CQFD.

C'est arrivé un peu plus tard, que j'écoute mes chansons à moi. Adolescente j'ai eu ma période rap, puis hard rock. Plus tard, de la hardtek, de la trans. Avec toujours une constante : de la variété française, pour la beauté des textes surtout.

C'est ainsi que petite, j'ai beaucoup écouté "Pour la vie" de Patrick Bruel.

 

Mes parents n'étaient pas si fan de Patrick. Je devais avoir cette chanson sur une compile, comme les NRJ music award ou un truc du style.

Bref, je me revois dans ma chambre, à 9 ou 1o ans, à chanter cette chanson à tue-tête, et ma mère qui m'observe devant la porte. Je me souviens de cette réflexion :

-C'est drôle que tu aimes cette chanson. Tu es un peu jeune pour la comprendre.

Je m'étais bien sûr insurgée : je la comprenais très bien, elle était trop belle, et puis en fait j'ai

une copine qui... (Chaque parent sur Terre sait qu'une phrase qui commence par en fait va durer une demi-heure.) (Oui, déjà petite, je parlais beaucoup. En même temps, ça n'arrive pas comme ça d'un coup.)

Cette chanson parle de la vie qui éloigne les gens, ça n'empêche qu'on les aime, ou qu'on aime ce qu'ils étaient à l'époque où on les connaissait vraiment.

Il est vrai qu'à 9 ans, les subtilités du temps qui éloignent des gens t'échappent forcément, puis que le temps tu ne le connais pas si bien que ça.

Récemment, lorsque j'ai réécouté cette chanson, j'ai enfin compris. 

Et le sentiment que j'ai ressenti n'a pas été de la tristesse, ou de la mélancolie. Parce qu'après tout effectivement, c'est la vie. (#banalité)

Non, j'ai pensé aux gens que j'avais connu, et dont j'avais fini par m'éloigner. Ou bien ce sont eux qui ont pris de la distance. En tout cas, ce sont ces gens qu'on ne voit presque plus, voir plus du tout.

Ce que j'ai ressenti, c'est un sentiment de malaise.

Certaines personnes sont sorties de ma vie suite à un déménagement, l'éloignement géographique est une chose contre laquelle il est dur de lutter. D'autres sont sorties de ma vie suite à une dispute, au moins c'est clair : même si un peu de nostalgie fait surface de temps en temps, je ne suis pas du genre à couper les ponts pour une broutille. Si je le fais, c'est qu'il y a une bonne raison.

Le malaise de l'éloignement est dû au fait qu'on ne s'en veut pas, on ne s'est rien fait de mal, on s'agace peut-être un peu parfois, mais rien ne justifiant de ne plus se voir.

On a simplement évolué de façon différentes à un point tel que cette alchimie, cette amitié que l'on avait mis tant de temps à construire, a disparue.

Et ça me met très mal à l'aise, lorsque je revois ces gens-là. Comme si j'avais quelque chose à me reprocher. Comme si j'aurais dû lutter pour conserver cette amitié.

Mais lutter seule, tout le monde sait que c'est inutile. Et j'ai souvent l'impression que le malaise n'est pas partager;

Pour les autres, c'est comme ça. On fait avec et si on se voit, on laisse l'autre se débrouiller pour faire la conversation, être sympathique. On est déjà ailleurs, dans une autre vie.

C'est certainement de la paranoïa de ma part. L'autre doit être mal à l'aise aussi.

Enfin j'espère.

 

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P
Patrick Bruel, que l’on aime ou pas, à souvent chanté des évidences de la vie.<br /> Ce sont ces évidences qui sont notre point commun à tous. C’est probablement pour cela que certain textes nous émeuvent, nous agacent, nous bousculent, nous ouvrent les yeux sur certaines réalités, bref nous touche...<br /> T’es pas en train de prendre un coup de vieux, toi ?
Répondre
M
Pas plus que ces dernières années !