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Mélusine au pays des merveilles

On a tous une opinion sur tout. Le fait de ne rien y connaître ne m’empêche pas d'en avoir une. Comme dit Oscar Wilde, j'adore parler de rien, c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances. Bienvenue dans mon néant des merveilles.

Quand tu as le goût de l'aventure, même enceinte.

J'en suis à mon huitième mois de grossesse.

Comme tu peux le voir, je peux rouler si l'envie m'en prend.

Amoureux et moi sommes d'un zen incroyable.

On continue à se dire qu'on a le temps (même si j'ai hâte que ça arrive) et qu'on se débrouillera.

Pas d'angoisse à l'horizon, ni pour l'accouchement, ni pour une fois le bébé venu. (Enfin si, moi j'angoisse pour l'accouchement parce que j'ai peur que les médecins soient méchants. Mais l'acte en lui-même, non.)

Je commence à avoir des contractions douloureuses, je fatigue vite, je marche à 2 à l'heure. Bref, je me traîne, telle la femme Culbuto.

La chambre du bébé commence à prendre forme, on s'y est même installé (parce que oui on compte dormir avec, mais c'est un débat qu'on aura un autre jour)

Nous avons le lit pour bébé, une commode, un fauteuil bien confort pour donner le biberon, il faut que début août j'aille récupérer une table à langer chez une copine trop cool qui le matin même a perdu son téléphone en l'oubliant sur le toit de sa voiture (et dont je me suis allègrement moquée), et mes beaux-parents nous ont donné des sous pour qu'on puisse aller investir dans une armoire.

Du coup, ce matin, avec Amoureux, on a décidé d'aller à Ikea.

On le sait tous, aller à Ikea ce n'est pas anodin, tout le monde a toujours un truc à dire quand il en revient (à croire qu'on part réellement en Suède. Des gens y vont même en famille pour manger. Dingue.)

Aller à Ikea enceinte de huit mois, c'est carrément une aventure dont les ménestrels pourraient chanter les dangers.

Avant d'aller là-bas déjà, on s'organise, il faut un plan d'attaque. On y va pourquoi ? Parce que tu as beau te taper tous les rayons, si tu n'es pas clair sur ce que tu vas y chercher, tu vas revenir avec tout sauf ce qu'il te faut. On fait le tour de la maison, on s'interroge sur les dernières conversations qu'on a eu niveau aménagement.

La liste est courte : des rideaux pour le salon, une alaise pour le lit de bébé, une armoire.

On décide d'utiliser une partie de la carte cadeau qu'on a eu il y a deux ans pour Noël par mes parents, et les sous donnés par mes beaux parents.

Organisation absolue : on ne sait plus combien il y a sur la carte cadeau, donc en arrivant (parce que c'est toujours mieux de le savoir) on va demander. Il faut passer devant touuuutes les caisses pour arriver au service client qui peut nous renseigner, Amoureux part devant. Il vient de réaliser que ça va être long vu l'allure à laquelle j'avance. Cette ligne droite m'épuise, je m'assoie sur un fauteuil le temps qu'il se renseigne. (Tu sens comme ça va être long ?) 

Une fois qu'on connait la somme, je range soigneusement la carte dans la pochette de mon téléphone, et demi-tour, puisque l'entrée de magasin est à l'autre bout. Heureusement il y a des escalators, je n'ai pas à me taper les escaliers. Amoureux me fait remarqué qu'Ikea c'est vraiment un autre monde, il est écrit devant nous "sens de l'exposition". On se croirait dans un musée. Peut-être que si les musées exposaient plus d'oeuvres suédoises, leur fréquentation augmenterait.

Je me traîne déjà lamentablement comme une âme en peine, et au bout d'environ cinq minutes (tout de même), je m'affale sur un canapé dans une chambre pour enfant à cause d'une contraction pas franchement sympathique. Amoureux me laisse, part devant en repérage. J'essaie d'intérioriser la douleur, parce que je n'aimerais pas que quelqu'un s'arrête en voulant m'aider, je ne suis pas extrêmement sociable lorsque j'ai mal.

En plus, je commence à avoir envie de faire pipi.

Lorsque je me relève, je vois mon reflet dans un miroir, et constate que selon la position du bébé dans mon ventre, mon nombril ressort, ce qui m'agace. Autant les vergetures et le reste, je m'y étais préparée, autant ça, pas tellement. Oui je sais il y a pire, mais laissez-moi être irrationnelle de temps à autre, si je ne peux pas l'être à ce stade de grossesse, quand le pourrais-je ?

Je me dandine en direction d'Amoureux qui avait fait demi-tour pour venir me chercher (quel homme formidable). Il a trouvé l'armoire que nous avions repéré sur internet, qui se trouve après comparaison être la mieux (comme quoi.) Il prend en photo la référence et on continue notre chemin, pendant que je me tiens le ventre pour tenter de calmer le cabri dans mon utérus qui marave ma vessie.

On arrive au rayon lit de bébé, et on commence à rechercher activement une alaise, jusqu'à ce que je vois une banquette. Je m'y installe donc pendant qu'Amoureux demande à une vendeuse où se trouve l'article que nous cherchons, et le récupère. Je repère tout un tas de choses qui nous serons utile lorsqu'elle sera plus grande, et que donc nous achèterons plus tard (faut pas déconner non plus.)

Je me relève tant bien que mal (à ce stade, mon corps a dépensé autant d'énergie que si j'avais couru le marathon) et nous continuons.

Miracle, Amoureux me montre un panneau indiquant : W.C.

Nous suivons ce panneau et arrivons aux toilettes (comme quoi, c'est beau l'organisation suédoise.) Je regarde l'heure sur mon téléphone par réflexe (ce genre d'automatisme inutile puisque 37 secondes plus tard tu ne te souviens plus l'heure qu'il est) (en plus on n'est pas pressé), vide ma vessie (#libération), me lave les mains (oui, je suis comme ça moi, propre) et rejoins Amoureux qui m'attend sagement.

Je te fais court l'épisode où pour continuer notre "visite" nous devons descendre un escalier (tout ce qui monte doit redescendre parait-il), mais que cette fois-ci il n'y a pas d'escalator. (Même pas peur de tomber, non non non, même si mon centre de gravité est franchement décalé, qu'à la base je n'ai pas d'équilibre et que je ne vois plus mes pieds.)

On avance lentement mais sûrement pour arriver au rayon des rideaux (on arrive au bout !). Après plusieurs interrogations sur la couleur, le tissu, et est-ce que des stores ça serait pas plus pratique ? Je retourne m'asseoir (je te rappelle que je viens de descendre un escalier.) Au bout de cinq minutes de pause bien méritée sur un tabouret, je retourne voir Amoureux qui a des rideaux en main, et lui pète toute sa recherche en lui montrant une paire qui vaut à peine 1o balles, d'une couleur qui passera très bien dans notre salon, qui laisse passer la lumière mais empêche les gens de nous voir : #combogagnant. Problème : les rideaux sont un peu long. Solution : Ikea te vend des trucs pour raccourcir tes rideaux sans te faire chier à coudre. 

-Non mais je le ferais, je ferais un ourlet, on va pas payer un truc supplémentaire, m'affirme Amoureux.
-En même temps ça coûte que 3 euros.
-Ouais mais j'peux le faire...
-Tu peux oui, mais tu le feras ?
-Jsuis pas sûr.

Après cinq minutes de cette conversation, on prend le truc en question (ne me demande pas comment ça s'appelle) "au cas où".

On continue notre aventure, récupère une bougie parfumée (qui est LA chose que j'achète à tous les coups à Ikea) (j'aime les bougies parfumées) (c'est plutôt bien à savoir si tu veux me faire un cadeau), après avoir senti tous les parfums et débattu avec Amoureux sur ce qui était le mieux (notre choix s'est porté cette fois-ci sur l'orange, tu es ravi de l'apprendre.)

Arrive enfin le moment où on entre dans ce hangar gigantesque rempli de carton, et où tu cherches le bon rayon avec ta référence pour récupérer des boites dans lesquelles sont censées être le meuble tout joli que tu as repéré plus tôt. 

On trouve le rayon en deux secondes (parce qu'on est super bien organisé je t'ai dit), et pendant qu'Amoureux va chercher un chariot, je vais m'asseoir un petit peu sur une chaise de jardin (parce que mine de rien, j'ai fait l'équivalent d'un marathon, mais deux fois.)

Je le vois qui joue au chevalier (en équilibre sur le chariot, le bras en l'air victorieux pendant que le chariot roule de travers) et deux minutes plus tard, il revient avec un carton vachement grand (qu'il a du porter seul en plus, ça va que c'est le plus fort.)

On arrive à la caisse, et le monsieur nous fait remarquer qu'il y a 3 cartons pour ce meuble là, et que du coup il nous en manque deux (je ne remercierais jamais assez ce jeune-homme, ça m'aurait bien enquiquiné de payer 130 euros deux portes d'armoires.)

Demi-tour, Amoureux va récupérer les cartons manquants, et moi je l'attends à la caisse (debout, il n'y a rien pour m'asseoir... L'horreur.)

On arrive enfin à la caisse automatique, (je m'assois sur le rebord de la caisse), Amoureux commence à scanner les articles, pendant que je vide mon sac pour trouver mon téléphone.

Téléphone que je ne trouve pas.

Téléphone dans une pochette dans laquelle il y a la carte cadeau Ikea je rappelle.

Mon sac est tout petit, je le vide en trois seconde et dois me rendre à l'évidence : j'ai paumé mon portable.

-Tu déconnes ? Me demande Amoureux, fatigué.
-J'ai du l'oublier aux toilettes, j'ai regardé l'heure quand j'y étais...

Il prend son téléphone pour me faire sonner, pendant que je me dandine le plus vite possible vers les dites-toilettes en prenant l'escalator (Les toilettes sont au centre du magasin qui se trouve être près de l'entrée donc près de la sortie donc près de là où nous sommes) en me maudissant de m'être moquée de ma copine le matin-même qui avait paumé son téléphone : le karma, des fois, c'est vraiment merdique.

Forcément, il n'est pas dans les toilettes. Je me renseigne auprès d'un employé qui me dit que si quelqu'un le ramène, il fera faire une annonce client par l'accueil.

Je redescends (encore des escaliers) et me dis que j'suis vraiment un boulet, que c'est pas possible, et comme je vais faire moi sans téléphone ? En plus il restait des sous sur cette carte cadeau, il y a même ma carte de piscine de rangée dedans, merde putain fais chier. Et une contraction supplémentaire, en plus, non parce que sinon c'est vraiment pas drôle.

Lorsque j'arrive à la caisse, je vois une dame du magasin tendre mon téléphone à Amoureux.

Parce que parfois, l'humanité est chouette. Quelqu'un a trouvé mon téléphone et l'a ramené à l'accueil du magasin, et lorsqu'Amoureux a appelé plusieurs fois, la dame de l'accueil a décroché.

Mon côté cynique s'est bien évidemment dit que si mon portable avait été le top du top, mes chances de le récupérer auraient été bien amoindries... Mais quand même. Ce genre de petites bonnes actions anonymes me font du bien, j'me dis dans ces cas-là que tout n'est pas foutu.

N'empêche qu'encore un coup comme ça, j'accouche dans Ikea moi.

Il ne nous reste plus qu'à monter l'armoire...

 

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